- élider
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• 1548; lat. elidere♦ Réaliser l'élision de (un élément vocalique). — Pronom. Les voyelles des articles s'élident dans certaines conditions. — Article élidé, qui présente une élision de la voyelle (ex. l').éliderv. tr. Effectuer l'élision de (une voyelle).|| v. Pron. L'article défini s'élide devant les mots commençant par une voyelle ou un h muet (ex. l'ami).— Pp. adj. Article élidé.⇒ÉLIDER, verbe trans.Supprimer l'élément vocalique final d'un mot (et par conséquent cesser de le compter comme syllabe). Cf. élision.A.— PHONÉT., PROSODIE FR. [Dans la prononc.] Supprimer l'e muet atone final d'un mot devant une voyelle (Mari(e) asseyez-vous) ou une consonne (c'est l'heur(e) de partir). Cf. apocope. Élider une voyelle, l'e muet :• 1. Elle [la « coupe féminine »] consiste simplement à ne pas terminer le premier hémistiche d'un vers de dix syllabes par un e muet sans l'élider : ainsi Marot (...) dit fort bien :Dès que m'amie est un jour sans me voir.SAINTE-BEUVE, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIe s., 1828, p. 31.B.— GRAMM. [Dans la prononc. et/ou l'écriture] Supprimer l'une des voyelles finales d'un mot (a, e, i) devant un mot à initiale vocalique (commençant par une voyelle ou un h non aspiré). On élide le « e » de « me » dans la phrase « il m'aperçoit » (DUB.).Rem. Ce phénomène n'est pas toujours marqué dans l'écriture; cette marque est l'apostrophe, en remplacement de la voyelle élidée.— P. méton. Élider un mot, un pronom, un article.— P. métaph. [Chez Hugo] Les rieurs sont-ils sûrs de leur rire? Leur style Élide volontiers Dieu, syllabe inutile (HUGO, Religions et religion, 1880, p. 205) :• 2. On a mis à la mode une façon commode et étrange de supprimer les révélations de l'histoire, d'infirmer les commentaires de la philosophie, et d'élider tous les faits gênants et toutes les questions sombres.HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 612.— Emploi pronom. à sens passif. Voyelles qui s'élident. « Presque » ne s'élide que dans « presqu'île » (MORIER 1961).— Part. passé à emploi adj. Mot élidé, voyelle élidée. Vévé l'assura en quatre syllabes, dont une élidée, qu'il lui activait les fonctions d'excrétion (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 324).♦ Spéc. Article (défini) élidé. Article défini dont la voyelle est élidée : l' (qui remplace le au masc. sing., la au fém. sing.).Prononc. et Orth. :[elide], (j') élide [elid]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1548 gramm. (Th. SEBILLET, Art poétique, éd. F. Gaiffe, p. 48 ds IGLF). Empr. au lat. class. elidere « pousser dehors, expulser »; puis au fig. « supprimer des lettres dans la composition d'un mot ». Fréq. abs. littér. :3.élider [elide] v. tr.ÉTYM. 1548; lat. elidere, proprt « expulser, écraser », de ex-, et lædere « blesser ».❖♦ Didactique.1 Prosodie. Supprimer, dans la prononciation et le compte des syllabes, la voyelle finale d'un mot devant la voyelle initiale du mot suivant. || Les Latins élidaient les différentes voyelles. — Élider une voyelle, le e muet.2 Gramm. Supprimer, dans la prononciation et l'écriture (une voyelle finale) devant un mot commençant par une voyelle (ou un h muet) en la remplaçant par une apostrophe (l'âme au lieu de : la âme; l'homme au lieu de : le homme). ⇒ Élision. — Pron. || Une voyelle qui s'élide. — Article élidé, qui présente une élision de la voyelle (l').
Encyclopédie Universelle. 2012.